11- 3000 km / Mataranka

Le 13,

Nous nous levons aux aurores, 5h40 dans cette région, pour prendre quelques photos sur la plage déserte sable blanc et cocotiers, en savourant la chance que nous avons de vivre cette aventure. Nous remballons nos affaires, enfin c'est à dire que comme d'habitude je met 3 plombes a déjeuner et boire mon thé pendant que Corentin range le van et fait la vaisselle.

Nous roulons quelques kilomètres avant de voir un chemin de randonnée qui a l'air prometteur parce qu'il passe au dessus de cours d'eau. Nous espérons bien voir des crocodiles! Le chemin est comme la grande grande majorité des sentiers totalement adaptés aux personnes en fauteuil roulant. Un ponton en bois, surélevé a 1m au dessus du sol est accessible a tous, protège la végétation du piétinement et les randonneurs des éventuels crocodiles. En fait de crocodile,nous avons eu beau scruter la rivière, nous n'en avons pas vu la queue d'un. Par contre, encore une fois les sandflies m'ont bien trouvé. Je suis de nouveau condamnée a me gratter pendant 1 semaine.

Nous redescendons vers Cairns sans avoir vu de crocodile. Ca y est c'est finit on arrte de remonter plein nord, direction le sud puis plein ouest !

Petit arrêt obligé au lagon de Cairns pour prendre une photo et, alors que nous tergiversons pour savoir si nous prendrons la route du nord ou celle du Sud pour aller a Darwin. Je remarque que la pierre de ma bague, après un lavage de main, présente des inclusions et des fêlures internes de même que le pendentif. Nous retournons a Atherton où Corentin me les avaient achetés. Atherton se trouvant sur la route du Nord cela résout nôtre dilemme. La patronne de la boutique explique que les pierres sont naturelles et que lorsqu' elles sont traitées cela cache ces défauts. Comme a l'achat ces défauts n'étaient pas apparents et que nous n'avons pas été prévenu je préfère que Corentin se fasse rembourser des bijoux...Il me promet qu'il me rachètera une bague.

lagon de cairns : CNous vous laissons deviner ce que sont ces taches sur fond bleu ! (indice : c'est au dessus de nos têtes qu'on a vu ça !

Nous reprenons notre route. Alors que nous sommes en montagne, nous subissons une averse impressionante. Le paysage disparait entièrement sous un rideau de pluie. La voiture qui nous précède ne vois visiblement plus rien parce qu'elle se met a rouler a droite. Nous prenons prudemment nos distances. Heureusement nous avons de bons essuies glaces et nous ne sommes pas aveuglés. La pluie cesse, le paysage montagneux et verdoyant laisse peu a peu la place a des collines où paissent des vaches. Petit a petit les collines sont remplacées par une plaine, les arbres deviennent de plus en plus malingres, l'herbe sèche et les vaches sont de plus en plus maigres, les oiseaux sont plus rares et les termitières plus grosses et plus nombreuses, certaines atteignent facilement 2 m de hauteur et de diamètre. La température augmentent aussi. Les lignes droites sont de plus en plus longues et tandis que notre van avale les kilomètres de lignes droites le paysage devient plus aride. Parfois un massifs de collines de roche vient briser la ligne de l'horizon. Le ciel est bleu, l'herbe dorée et la terre est rouge sang, cela fait un sacré tableau!

ps: réponse à la question sur la photo précédente, se sont des mouettes posées sur une bâche !

Nous doublons des Road Train, des immenses camion de 3 ou 4 remorques de 53,5m de long qui roulent a plus de 100km/h. Plus nous nous rapprochons de Georgetown et plus les routes a 2 voies se raréfient. Devant nous excepté dans les virages ou dans les cotes , il n'y a plus qu'une piste où la vitesse est limitée a 100 en double sens. Les conseils des convives a la soirée de l'alliance française chez Pascale nous reviennent en mémoire, lorsqu'on va croiser un camion, comme lui ne s'arrêtera pas et ne roulera pas dans le bas côté, il faut se ranger totalement. Nous croisons souvent des travaux, les personnes semblent assez joviales et nous font des grands saluts quand nous passons. De même quand nous croisons d'autres véhicules le salut est de rigueur.

Nous arrivons a Georgetown pour la nuit.Corentin a roulé un peu plus de 700km aujourd'hui. La plus longue ligne droite faisait 17km (on s'occupe comme on peut !). Nous nous installons dans une road house pour pouvoir prendre une douche bien méritée et faire un barbecue. Dans les sanitaires je dois d'abord déloger de grosses grenouilles vertes avant de pouvoir prendre une douche. Nous dinons d'un hamburger au steack de kangourou et au bacon grillé au barbecue.

Le 14,

Après notre rituel matinal, moi qui comate devant mon thé et me réveil après la douche pendant que Corentin me presse, nous repartons. Nous nous arrêtons pour faire le plein dès que nous voyons une station essence ( une tous les 200km) et pour que je puise utiliser des toilettes et il y a peu d'occasion de le faire! Nous repérons les road train 50km avant de les doubler. Après Georgetown nous avons de la chance il n'y a plus de route a 1voie nous pouvons croiser des véhicules sans se jeter sur le bas côté. Le paysage est tout aussi arride et le bétail tout aussi maigre que la veille. En parlant de bétail nous croisons beaucoup de bêtes shoutées sur la bas côté kangourous, vaches, chevaux. Ils sont tirés de façon a ne plus gêner la circulation puis abandonnés là. nous essayons de mettre la climatisation mais notre consommation grimpe de 13l a 17l/100. Nous nous en tenons donc a la fenêtre ouverte. Corentin me signale un nuage de poussière rouge dans le paysage, il s'agit d'une petite tornade. Nous n'en verrons pas d'autre. Corentin conduit et moi je lis. Nous rejoignons l'autoroute du sud a la mi journée. Nous faisons 997km dans la journée et nous nous arrêtons le soir vers 18h30 dans un road house. La plus longue ligne droite a été de 33,1km et nous avons dépensé un peu plus de 200$ en carburant. Le carburant avoisine les 2$ le litre soit 1,40€. Le sans plomb que nous utilisons est moins cher que le diesel et nous faisons en moyenne du 13,5l /100 km.
Nous invitons un motard que nous avons doublé plusieurs fois sur la route a venir prendre un apéro. Il vient de Kuranda que nous avons visité a coté de Cairns. Il se rend a Darwin puis de là il embarque pour l'Asie qu'il compte sillonner a moto.
Une bonne douche, un peu de lecture et au lit.

Le 15,
Après une douche nous repartons a la fraîche a 7h, pour de nouveau enchaîner les lignes
droites. Nous voyons beaucoup d'animaux comme des kangourous et des oiseaux le matin mais plus la chaleur grimpe moins nous en voyons. C'est tout excités que nous passons la frontière du territoire du Nord. Nous doublons et nous faisons doubler par notre ami motard jusqu'à ce qu'il s'arrête un peu plus longuement a une road house pour déjeuner du coup nous ne le croisons plus.
Cette fois nous faisons des km sans voir un arbre tellement le terrain est sec. Malgré tout nous croisons beaucoup de panneaux indiquant une possibilité de Flooding, une inondation de la route. Le terrain est tellement sec il est difficile de l'imaginer autrement même si nous passons sur des ponts de 60m de long au dessus de lit de rivière asséchées. Comme dirait Annaelle (et nous avons gardé son expression) " Y a une gestion fluvial de ouf!" Et c'est vrai que ces cours d'eau secs laisse imaginer la puissance des pluies qui peuvent tomber.

Nous rejoignons enfin le croisement des 3 voies a coté de Tennant creek. La route du sud, de l'est et du nord.

A 300km de Mataranka nous voyons un grand panache de fumée noir. Un véhicule de touristes brûle sur le bas côté. Les personnes sont sorties avec leur affaires et nous croisons des policiers et des pompiers qui arrivent. Ce genre de mésaventure fait froid dans le dos!

Cela fait 2 jours que je ne capte pas un seul réseau. La plus grande ligne droite fait 76 km. Le paysage est un peu plus verdoyant en remontant mais ce n'est pas folichon non plus! Les termitières sont ici plus petites et en forme de cônes. Les voyageurs s'amusent a les déguiser de vêtements, slips t-shirt chemises comme des petits bonhommes. Cela occupe a regarder! En remontant nous croisons plusieurs carcasses de véhicules brulés sur le bas côté. Apparemment les voitures prennent facilement feu sur cette route!

Nous arrivons finalement a Mataranka. Le pompiste (français) de la station essence est français et nous indique le camping du Park national. Sur la route on croise quelques bovins et oh surprise ! 3 ânes de saint andré !
Ici le fonctionnement est différent: on paye sur place dans une enveloppe que l'on glisse dans une urne. Il y a peu de monde, un couple de français. Les douches, solaires, sont chaudes! Demain nous iront explorer les fameuses sources thermales.

mataranka "capital of the Never never " chouette nom !

Le 16,

Nous sympathisons avec un couple de nantais de notre âge qui sont ici pour 6mois en visa working Holiday. Corentin et moi partons faire une rando pour aller voir des chutes d'eau.
Après 4km a marcher sous une chaleur étouffante a seulement 9h du matin, dans le sable brûlant au milieu d'eucalyptus et d'acacia malingres bien que nous soyons en bordure de rivière. Nous approchons enfin des chutes que nous entendons mais nous devons d'abord traverser un enchevêtrement de palmiers renversés. Sur le chemin nous voyons des oeufs de serpents éclos, ça rassure.

Finalement les chutes font 50cm de haut et on peux les apercevoir en se mettant accroupis entre 2 feuilles de palmiers. Âpres 4km a marcher dans un quasi désert, ça casse pas trois pattes a un canard! On se rend compte encore une fois que les australiens ont un sacré sens de l'humour! Sur le chemin du retour on croise les français qui font rapidement le même constat que nous. Nous rentrons tous les 4 en discutant nous arrêtant près de la rivière aménagée pour la baignade. Mais il y a des plantes dans l'eau, l'eau est trouble et nous n'avons pas envie de tester si les crocodiles sont de sortie a cette heure ci!
Nous nous séparons là dessus, peut être que nous nous retrouverons plus tard.

Les chutes sont belles mais on s'attendait à plus impressionnant ! visibles seulement en se penchant entre 2 palmiers ... ca casse pas trop pattes a un canard !

Corentin et moi allons voir les fameuses sources chaudes. Nous devons traverser un camping et suivre un petit chemin bordé de palmiers. Il y fais frais et il y a une forte odeur de chèvre,les oiseaux sont plutôt bruyants. Nous voyons un panneau nous expliquant la présence de chauves souris. Nous levons la tête et voyons une grande colonie de grandes chauves souris accrochées sous les palmiers! Ce qui explique surement l'odeur d'etable. Nous arrivons devant un petit bassin ou se baigne quelques personnes. Quand nous entrons dans l'eau elle est effectivement chaude, aux alentours de 30degres! Un vrai délice! Le bassin est situé sous les palmiers et est arrosé périodiquement par de grands jets d'eau beaucoup moins chaude par contre. Pour rafraichir les chaives souris? Pour éviter les odeurs trop fortes? Aucune idée! Nous ne sortons du bassin que chassé par le dérangement d'un groupe de français très bruyants mais pas très brillants intellectuellement. Nous allons manger un sandwich en ville et recroisons nos sympathiques voisins français du camp ground.

Finalement nous restons toute la journée dans ce bassin et n'en sortons que vers 17h alors qu'un local nous explique que dans la rivière toute proche les crocodiles sortent au moment où les chauve souris vont boire. Et effectivement nous voyons les crocodiles, peu nombreux parce que les chauves souris n'ont apparemment pas très soif. Un walabi qui mange une plante au bord de l'eau nous offre un suspens de quelques minutes quand un crocodile s'en approche discrètement mais le walabi le voit et s'enfuit. Les crocodiles retournent sous les berges la dent creuse! Nous rentrons et invitons le couple de français a manger. Il s'avère qu'elle s'appelle Aurélie et lui Fabien. C'est la deuxième homonyme que je croise en Australie!